"Swimming poule mouillée" de Guillaume Long chez La joie de Lire
Mardi c’est piscine. Une journée triathlon.
Il y a d’abord le petit-déjeuner gargantuesque riche en énergie. Puis, le voyage en car qui fait remonter ledit
petit-déjeuner au bord des lèvres.
petit-déjeuner au bord des lèvres.
Mais le pire reste le passage post-vestiaires devant les camarades, entiché d’un bonnet qui fait la tête comme un têtard. Quant au maître nageur bedonnant et gesticulant au bord du bassin, mieux vaut ne pas l’évoquer.
Et le mardi spécial "Sardine d’or" c’est pire. Il y a en sus : plongée par deux mètres de fond, course en brasse sans boire la tasse et surtout saut depuis le plongeoir de la mort… Voilà ce qui attend notre héros Robin dès mardi prochain, s’il survit à une nuit de cauchemars.
Avec un trait épuré et efficace, Guillaume Long sait parfaitement évoquer les peurs enfantines sans les trahir. Il place le lecteur en empathie grâce au découpage des cases où les adultes sont tronqués pour respecter la vision à hauteur d’enfant. Ainsi la préoccupation du héros devient presque palpable. L’auteur ravive, du même coup, les souvenirs (douloureux) des adultes qui liraient cette BD jubilatoire. Grand bain leur fasse !
"OCELOT" le chat qui n’en était pas un de Morvan & Séverine Tréfouël chez Delcourt
Passer du luxe à la gouttière parisienne, tel est le destin de Doudou, cet étonnant félin. Un changement de classe et une traversée de Paris qui n’est pas sans rappeler le célèbre "Aristochats" de Disney. Mais ici, c’est Minette la sauveuse, aidée de ses comparses à la vie de bohème. Ils filent tous rejoindre la Galerie de l’Evolution du Muséum d’Histoire Naturelle pour trouver l’identité de Doudou. Une visite parisienne sur coussinets au trait réaliste, aux couleurs lumineuses : parfait pour la Ville Lumière.
"En attendant que le vent tourne" Blaise & Robin Guinin chez Casterman
En attendant que le vent tourne, il faut bien s’occuper. Pierrot, Xavier et Florentin vont peaufiner leur vengeance à l’encontre des jumeaux et de Lucie qu’ils pensent, à tort, être responsables de la destruction de leur cabane. Les vacances avaient pourtant bien commencé mais les jeux peuvent vite virer à la catastrophe. Surtout quand de nouveaux sentiments viennent perturber la simplicité enfantine : colère, honte, frustration, rancoeur, regret, aigreur… et un peu d’amour aussi.
Le graphisme naïf, aquarelle et couleurs claires, tranche avec la violence des flammes en couverture et les sentiments des protagonistes. Cela suggère une catastrophe inévitable comme un choc frontal entre jeux et réalité, enfance tendre et ambiguïté des sentiments naissants. Comme une épreuve à l’issue dramatique. Ou simplement... la vie. Qui ne perd rien pour attendre.
Le graphisme naïf, aquarelle et couleurs claires, tranche avec la violence des flammes en couverture et les sentiments des protagonistes. Cela suggère une catastrophe inévitable comme un choc frontal entre jeux et réalité, enfance tendre et ambiguïté des sentiments naissants. Comme une épreuve à l’issue dramatique. Ou simplement... la vie. Qui ne perd rien pour attendre.
Dépourvus de sagesse comme d’intelligence, Jean Paul Farte, Gilles Delouze et Pedro Spinouza excellent toutefois dans l’élaboration des situations cocasses propices aux meilleurs gags en matière de BD.
Ainsi, échapper aux gros bras du golgoth Wagner affublé de son molosse, Tibia, comme essayer de séduire Zoé en gardant bonne figure, sont les plus grands défis qu’ils s’échinent à relever. En vain.
Nos (anti)-héros sont caractérisés par un trait percutant et des couleurs tout aussi tranchées qui cisaillent le récit et lacèrent la page à l’image de l’humour : vif et acéré. De quoi fournir au lecteur de bonnes crises de rire irrésistibles !